Allocution devant la colonie française et les invités dans le grand hall du Windsor - 12 juillet 1944

La France est rassemblée moralement avant qu’elle le soit physiquement, pour la victoire. Nous sommes des Français très divers et au fond, tous très semblables de caractère et de qualités. Nous sommes ceux à qui il appartient de refaire la France. C’est à nous qu’il appartient de lui redonner sa grandeur.

La France gravit la pente. Elle est au combat contre qui? Contre l’ennemi, contre celui qui l’a souillée, celui qui doit payer. L’ennemi paiera.

La paix est à mon avis assez proche et pour la faire comme il faut qu’elle soit faite, comment y parviendra-t-on, si la France n’y est pas? La France y sera. Elle est partout présente, dans sa dignité, dans son indépendance, dans sa grandeur. Elle n’a pas à baisser la tête vis-à-vis de personne au monde, et elle ne la baisse pas.

La France est maîtresse chez elle et, elle aussi, elle vaincra l’ennemi. La France a fait le monde et on ne le refera pas sans la France.

Nous faisons cette guerre pour la victoire, la liberté et la grandeur. Levez-vous tous, et chantons la Marseillaise.

Source : Le Canada, 13 juillet 1944.