Le voyage de Charles de Gaulle au Québec du 23 au 26 juillet 1967

Parties : 1 • 2 • 34567

Partie 2 — Le 23 juillet à Québec

Le dimanche 23 juillet, à 7h30, le Colbert passe au large du Cap-aux-diamants et tire du canon pour signaler son arrivée. Le maire de Québec, Gilles Lamontagne, fait émettre en morse un message de bienvenue au capitaine du navire : « Vive la France! Bienvenue à son président, à Mme de Gaulle et à l’équipage du Colbert. Ici bat le coeur du Québec et il s’ouvre tout grand à la France, sa mère patrie. Soyez chez vous et soyez chez nous comme chez vous [1]  ».

L’arrivée du général de Gaulle

Entouré de dizaines de hors-bords et de bateaux de plaisance venus à sa rencontre, le navire accoste à l’Anse-aux-Foulons. Vers 9h30, le général de Gaulle, vêtu de son uniforme militaire, pose le pied sur le quai. Il est accueilli par le gouverneur général Roland Michener et le premier ministre Daniel Johnson. La fanfare du Royal 22e entonne God Save the Queen, qui est sifflée par la foule, estimée à 2 000 personnes. Les militaires jouent ensuite la Marseillaise.

De Gaulle arrive au port de Québec à bord du Colbert, le 23 juillet 1967. BAnQ Québec (E6,S7,SS1,P6711180,G)

Après avoir passé la garde militaire en revue, pendant que huit avions de chasse de la base de Bagotville traversent le ciel, de Gaulle gagne le parterre des officiels. Parmi les personnalités figurent le vice-premier ministre Jean-Jacques Bertrand, le ministre Marcel Masse, le ministre des Affaires extérieures du Canada, Paul Martin, le ministre français Maurice Couve de Murville, les ambassadeurs Jules Léger et François Leduc. Il prend place aux côtés du gouverneur général et du premier ministre Johnson.

Après le discours du gouverneur général Michener, qui souhaite au président la bienvenue au nom de l’ensemble du Canada, Daniel Johnson prend la parole et exprime « la joie et l’immense honneur » du gouvernement et de toute la population du Québec de recevoir « le président si prestigieux de la République française ». Il continue : « Vous nous avez témoigné en toute circonstance, et spécialement lors de notre récent séjour à Paris, une telle bienveillance et une telle cordialité que j’ai l’impression d’accueillir des amis très chers ». En cet instant solennel où vous foulez « le sol de notre patrie québécoise, pétrie de culture française et modelée au dynamisme nord-américain, […] il n’est pas un fils de ce peuple français d’Amérique qui ne veuille, avec moi, vous dire : soyez le bienvenu en Nouvelle-France ».

Sous les applaudissements de la foule, Johnson poursuit :

Pour nous du Québec, 1967 n’est pas seulement l’année de l’Exposition universelle; ce n’est pas seulement le centenaire d’une constitution; c’est aussi le 350e anniversaire de l’établissement du premier colon français, Louis Hébert, au sommet de la falaise de Québec. Et c’est encore le 325e anniversaire de la fondation de Ville-Marie, devenue Montréal, deuxième ville française du monde.

Excellence, vous avez manifesté le désir de prendre contact avec la population vaillante et fière qui continue l’œuvre des pionniers. Nous aurons infiniment de plaisir à vous accompagner dans ce Québec historique où nos pères ont laissé l’empreinte de leur courtage, de leur ingéniosité, de leur fantaisie et de leur joie de vivre. Vous verrez les plus anciens villages, avec leurs églises dont plusieurs datent du régime français, et leurs maisons ancestrales, serrées les unes contre les autres, comme pour mieux exprimer notre volonté de vivre en français. Mais vous verrez aussi le Québec moderne, un Québec débordant d’énergies nouvelles, un Québec qui s’ouvre sur l’univers et qui tout en s’inspirant de la tradition, participe avec élan et dynamisme au monde de demain. À l’issue de votre séjour au Québec, M. le président, vous pourrez dire avec fierté : voilà comment les fils de la vieille France ont bâti la Nouvelle-France [2].
Discours du général de Gaulle à l’Anse-aux-Foulons, 23 juillet 1967. Fonds Roland Lemire, BAnQ Trois-Rivières.

À son tour, de Gaulle prononce un discours. Au gouverneur général, il se déclare tout d’abord touché par l’accueil reçu au Canada lors de ses différents voyages, et affirme « qu’entre le Canada dans son ensemble et la France il n’y a en effet, il n’y eut, il n’y aura jamais qu’estime et amitié » Il ajoute : « je me félicite d’avance d’aller prochainement à Ottawa vous saluer, saluer le gouvernement canadien et l’entretenir au nom de mon pays des rapports qui concernent le vôtre et le nôtre ». Il continue en déclarant à Johnson :

Monsieur le premier ministre, c’est avec une immense joie que je suis chez vous au Québec, au milieu des Canadiens français, pour toutes sortes de raisons qui s’appellent le passé que nous n’oublions et nous n’oublierons jamais, qui s’appellent le présent où le Québec, nous le savons, a pris un grand essor moderne, et pour des raisons qui s’appellent l’avenir, parce que ce que vous faites de ce côté de l’Atlantique et ce que fait en français le vieux pays de l’autre côté de l’Atlantique, c’est en somme une même œuvre humaine et de cela, tous autant que nous sommes, qui pensons, voulons, parlons français, nous le sentons jusqu’au fond de notre âme. Voilà les sentiments qui m’animent en venant à votre aimable invitation visiter une fois de plus le Québec, mais cette fois je le sais, je le vois, je le sens, au milieu de la grande évolution qui entraîne ce pays. De la part de la France, je n’ai rien d’autre à dire que l’affection, le souvenir et l’espérance. Vive le Canada, vive les Canadiens français, vive le Québec, vive la Nouvelle-France, vive la France [3].

Après cette cérémonie d’accueil, de Gaulle monte dans une limousine qui le conduit en direction du centre-ville, pour une première étape à la Citadelle de Québec, résidence du gouverneur général. Après un entretien d’une trentaine de minutes avec Roland Michener, de Gaulle et son hôte descendent dans la crypte funéraire réservée au Royal 22e. Le président français dépose une couronne de fleurs sur la tombe de son ami, l’ancien ambassadeur du Canada à Paris, le général Georges Vanier.

La visite l’hôtel de ville de Québec

De Gaulle quitte Michener au terme de cette étape consacrée aux autorités fédérales, et monte en voiture avec Johnson pour prendre la direction de l’hôtel de ville de Québec. Une foule compacte acclame les deux dirigeants, pendant qu’une fanfare joue la Marseillaise. Reçu par le maire Gilles Lamontagne, de Gaulle est conduit dans la salle du conseil municipal pour échanger avec les invités. Prenant la parole, il souligne que le Québec « est resté constant, fidèle, depuis longtemps mais sans défaillance » à ses origines françaises, et affirme : « cette fidélité, cette constance, aujourd’hui, elles refleurissent! Elles refleurissent ici, dans la capitale du Canada français. Elles refleurissent parmi les Canadiens français. Elles refleurissent à tous égards, de toutes façons ». Saluant les personnalités présentes, il conclut : « vous êtes l’élite, je le sais bien et il se forme, il s’est formée, il s’affirme une élite française-canadienne de jour en jour plus active, plus efficace, mieux connue. C’est la base tout, c’est l’essentiel. Tout le reste suivra. Vive Québec [4]  ».

De Gaulle à son arrivée à l'hôtel de ville de Québec. BAnQ Québec (E6-S7-SS1-P6741339,G)

À la sortie de l’hôtel de ville, près de 5 000 personnes, brandissant des drapeaux français et québécois, sont massées sur la place pour saluer de Gaulle. Des micros ont été installés, et le président français commence par remercier « Québec de son accueil magnifique, de son accueil français. J’apporte à votre ville le salut, la confiance, l’affection de la France ». Rappelant les liens noués de part et d’autre de l’Atlantique par « un passé aussi grand que possible », il affirme que « nous sommes liés par le présent parce qu’ici comme dans le vieux pays, nous nous sommes réveillés, nous avons épousé notre siècle. Nous sommes en plein développement moderne et nous acquérons toujours plus fort les moyens d’être nous-mêmes ». Il continue : « nous sommes liés par notre avenir », ajoutant même « mais on est chez soi ici, après tout », parce que « ce que nous faisons ici et là-bas, tous les jours un peu plus, nous le faisons ensemble ». Et de conclure : « j’emporterai de cette extraordinaire réunion de Québec un souvenir magnifique. Toute la France en ce moment, regarde ici, elle vous voit, elle vous entend, elle vous aimei [5]  ».

Après ce discours, salué par des tonnerres d’applaudissements et des cris de joie, de Gaulle descend les marches de l’hôtel de ville et prend un premier bain de foule. Dans une ambiance bruyante et chaleureuse, il serre la main des personnes et salue la population venue l’acclamer. Plus de dix minutes lui seront nécessaires pour qu’il puisse rejoindre la voiture officielle, située à soixante mètres de là [6].

Sainte-Anne-de-Beaupré

Le cortège prend la direction de la basilique de Sainte-Anne-de-Beaupré, à trente kilomètres de Québec, où doit se tenir une messe. À 11h30, le président et son épouse sont accueillis par l’archevêque de Québec, le cardinal Maurice Roy, au son des cloches de la basilique. Plus de 5 000 personnes ont pris place dans l’église. Dans son homélie, le cardinal Roy déclare voir en de Gaulle « tout un héritage de foi, de fidélité et de courage du peuple français dont nous sommes sortis ». Pendant la messe, de Gaulle accepte de communier et reçoit l’eucharistie, chose qu’il ne faisait qu’exceptionnellement en voyage officiel [7].

Le général Charles de Gaulle et le cardinal Maurice Roy quittent Ste-Anne-de-Beaupré pour se rendre au Petit-Cap, 1967. BAnQ Québec (E6,S7,SS1,P6711190). Photo : Magella Chouinard.

À la sortie de la basilique, le président de République est salué aux cris de « Vive la France! », « Vive de Gaulle! ». Les voitures officielles, qui peinent à se frayer un chemin à travers la foule, se dirigent ensuite vers Petit Cap, où se situe la résidence d’été du Séminaire de Québec. Un déjeuner champêtre est offert aux convives. Face au cardinal Roy, de Gaulle fait une brève allocution, commençant par souligner le rôle de l’Église, essentiel par le passé pour assurer le maintien des traditions, mais aussi « capital aujourd’hui pour former l’élite dont vous avez besoin ». Ainsi, il note que « c’est du Séminaire de Québec qu’est sortie l’Université Laval, que c’est de l’Université Laval qu’est sortie l’Université de Montréal et que c’est de ces universités-là que sort, année après année, la phalange de vos professeurs, de vos ingénieurs, de vos techniciens, de vos savants d’aujourd’hui et de demain ». Il continue :

Vous donnez l’exemple. Vous le donnez à la France car il est important pour le vieux pays, de voir un morceau de son peuple réussir aussi bien et dans de telles conditions. Vous donnez l’exemple aussi à l’Amérique, vous le donnez au Canada et aux voisins du Canada. […]

L’essentiel pour vous, c’est de rester vous-mêmes, de ne pas vous dissoudre car dans l’hypothèse où vous vous laisseriez faire, cette valeur que vous avez, cet exemple que vous donnez auraient tôt fait de se diluer et de disparaître [8].

Vers 16h30, de Gaulle regagne le Colbert. Il s’entretient avec Daniel Johnson. Il échange également avec Paul Martin, et lui demande si tout se passe selon ses vœux. Rassuré par son invité, de Gaulle lui déclare : « Vous verrez, à Ottawa aussi tout ira bien [9]  ». À 18h, un cocktail est offert sur le pont du Colbert. De Gaulle y a convié quelque 300 dignitaires, dont l’ancien premier ministre Louis Saint-Laurent.

Dîner d’État au Château Frontenac

À 20h, un dîner officiel est organisé par le premier ministre Johnson au Château Frontenac, réunissant près de 400 convives. Témoin des scènes de liesse populaire pendant la journée, Johnson commence son discours en soulignant « que de tous les dignitaires qui nous aurons honorés de leur visite en cette année mémorable, vous aurez été celui que le peuple québécois aura spontanément gratifié de la plus enthousiaste et de la plus significative réception ». Il continue en saluant le héros de la résistance :

L’exaltation qui est la nôtre ce soir s’alimente de l’attachement que nous n’avons cessé de nourrir envers la France de toujours, attachement chevillé en nous depuis trois siècles et demi […]. Mais notre exaltation naît aussi de la personnalité même de celui qui nous vient en ce jour du pays de nos ancêtres, de celui-là qui, il y a plus de vingt-ans maintenant, sonnait le grand ralliement français contre l’occupant et qui, au lendemain de sa rentrée triomphale à Paris, présidait à la reconstruction du pays comme à la renaissance de son prestige.

Johnson souligne ensuite l’importance des liens noués avec la France :

Membres de même communauté de verbe et d’esprit, nous sommes conscients de la responsabilité qui nous incombe à l’égard du fait français dans le monde nous qui sommes soumis à un redoutable conditionnement linguistique et psychologique sur le continent nord-américain. L’ère des accords franco-québécois inaugurée ces dernières années coïncide fort heureusement avec celle d’une affirmation sans précédent de nos innéités, et particulièrement de notre langue, et ce, tant dans le secteur du travail, du commerce et de l’industrie que dans notre vie sociale et culturelle. La question de la survivance ne se pose plus pour nous; nous en sommes à relever le défi de l’excellence. Votre collaboration à cette fin nous est acquise; la confiance nous habite.

Quand vous longerez demain la rive nord du fleuve, c’est le cœur d’un peuple parvenu à sa maturité politique que vous sentirez, tout comme ce matin sur la côte historique de Beaupré. Un peuple qui tient à son individualité, et qui se souvent que son acte de naissance se trouve dans les archives de vos provinces. […] S’il noue des relations plus étroites avec votre pays, c’est aussi parce que l’étonnante jeunesse de la France peut accélérer sa croissance et son épanouissement. […] Nous formulons le vœu que la génération qui lève tourne ses regards vers la France plus intensément que nous n’avons pu le faire nous-mêmes.

Et Johnson de conclure : « j’ai l’insigne honneur et le vif plaisir de lever mon verre à la prospérité de la France, au bonheur de ses fils et à la santé de son prestigieux président [10]  ».

À son tour, le général de Gaulle prend la parole pour livrer un de ses discours les plus marquants de son séjour au Québec :

Pour nous Français, que nous soyons du Canada ou bien de France, rien ne peut être plus émouvant quant aux sentiments que nous portons, ni plus important quant à nos rapports dans le présent et dans l’avenir que la magnifique réception faite ici en ma personne à notre commune patrie d’origine.

[…] En dépit du temps, des distances, des vicissitudes de l’Histoire, un morceau de notre peuple, par le sang qui coule dans ses veines, par la langue qui est la sienne, par la religion qu’il pratique, par l’esprit, les mots, les gestes, les noms, les coutumes, le comportement de ses familles […] s’est maintenu là où il était et là où il est encore.

Après avoir souligné ces liens historiques, de Gaulle aborde la situation des « Français canadiens » et déclare que votre « inébranlable et compacte collectivité, après avoir longtemps revêtu le caractère d’une résistance passive à tout ce qui risquait de compromettre votre cohésion, a pris maintenant une vigueur active en devenant l’ambition de vous saisir de tous les moyens d’affranchissement et de développement que l’époque moderne offre à un peuple fort et entreprenant ». Il continue :

Bien loin de ne plus jouer, comme autrefois, que des rôles auxiliaires dans votre propre progrès, vous entendez en être les créateurs et les dirigeants et vous doter en conséquence des enseignants, des administrateurs, des ingénieurs, des techniciens nécessaires. Au lieu de laisser mettre en œuvre par des entreprises extérieures les vastes ressources de votre territoire, vous voulez les découvrir, les organiser, les exploiter vous-mêmes. En somme, […] on assiste ici, comme dans maintes régions du monde, à l’avènement d’un peuple qui veut, dans tous les domaines, disposer de lui-même et prendre en main ses destinées ».

Après cette déclaration, il ajoute : « Qui pourrait s’en étonner ou s’alarmer d’un mouvement qui est quasi conforme aux conditions modernes de l’équilibre de notre univers et à l’esprit du temps?.

De Gaulle poursuit son allocution en faisant l’éloge de la coopération franco-québécoise :

En tout cas, cet avènement, c’est de toute son âme que la France le salue. D’autant plus, d’autant mieux […] qu’à mesure que se relève et que s’élève le Québec, les rapports vont se resserrant, se multipliant entre Français des bords du Saint-Laurent et Français des bassins de la Seine, de la Loire, de la Garonne, du Rhône et du Rhin. […] N’est-il pas, par exemple, aussi encourageant que possible que les universités de Québec, de Montréal, de Sherbrooke, et les universités de France soient en relations régulières et que nous échangions en nombre croissant des professeurs, des ingénieurs, des techniciens, des étudiants? N’est-il pas caractéristique que l’Hydro-Québec, votre puissante entreprise nationale, collabore directement avec l’Électricité de France, qu’il s’agisse de recherches, ou bien de l’utilisation des hautes tensions où vous êtes passés maîtres, ou bien de l’emploi de l’énergie atomique pour produire l’électricité, ou bien de la construction du gigantesque barrage de la Manicouagan? N’est-il pas significatif que nous ayons décidé d’établir bientôt entre nous par le moyen d’un satellite spatial, un réseau français de communications, de radio, de télévision? Encore une fois, rien de plus naturel que cette œuvre commune.

Dans les domaines culturel, économique, technique, scientifique, comme dans l’ordre politique, l’action menée en France par la délégation générale du Québec, les contacts fréquents entre les gouvernements, mes entretiens avec vous même, Monsieur le premier ministre, hier à Paris, aujourd’hui ici, organisent notre effort commun d’une manière chaque jour plus étroite et plus fraternelle.

Il conclut :

[…] Ce que la fraction française du Canada entend aujourd’hui devenir et accomplir de son propre chef et sur son propre sol, ce que les Français d’ici une fois devenus maîtres d’eux-mêmes auront à faire pour organiser en conjonction avec les autres Canadiens les moyens de sauvegarder leur substance et leur indépendance au contact d’un État colossal qui est leur voisin, tout cela que ce soit du passé, du présent ou de demain, tout cela, ce sont des mérites, des progrès, des espoirs qui ne peuvent être qu’utiles à tous les hommes [11].

Dans ce discours, de Gaulle affirmait ainsi être témoin de « l’avènement d’un peuple voulant disposer de lui-même ». La formule est reprise le lendemain à la une du Devoir, tandis que La Presse titre en première page : « aux Français canadiens, de Gaulle suggère l’affranchissement total ».

Alors que naissaient les premières polémiques avec les autorités fédérales, dénonçant une intrusion dans les affaires intérieures canadiennes, la soirée se poursuivit avec succès. À 22h, les invités assistèrent à un grandiose feu d’artifice tiré dans le ciel de Québec. Au pied du Château Frontenac, un bal populaire, animé par des orchestres, avait été organisé pour les habitants de la ville. L’accueil exceptionnel dont avait bénéficié de Gaulle en cette première journée allait se répéter le lendemain le long du Chemin du Roy.

Samy Mesli, historien

Notes

1. André Duchesne, La traversée du Colbert. De Gaulle au Québec en juillet 1967, Montréal, Éditions du Boréal, 2017, p. 124.
2. Allocution de Daniel Johnson à l’Anse-aux-Foulons, 23 juillet 1967.
3. Allocution du général de Gaulle à l’Anse-aux-Foulons, 23 juillet 1967.
4. Allocution du général de Gaulle à l’hôtel de ville de Québec, 23 juillet 1967.
5. Allocution du général de Gaulle devant l’hôtel de ville de Québec, 23 juillet 1967.
6. Christophe Tardieu, La dette de Louis XV, Paris, Éditions du Cerf, 2017, p. 27.
7. Pierre-Louis Mallen, Vivre le Québec libre, Paris, Éditions Plon, 1978, p. 133.
8. Allocution du général de Gaulle lors du déjeuner champêtre offert en son honneur par les autorités du Séminaire de Québec et de l’Université Laval, 23 juillet 1967.
9. Cité par Dale C. Thomson, De Gaulle et le Québec, Saint-Laurent, Éditions du Trécarré, 1990, p. 256.
10. Allocution de Daniel Johnson au Château Frontenac, 23 juillet 1967.
11. Allocution du général de Gaulle au Château Frontenac, 23 juillet 1967.